l'agri, notre survie pour nos enfants

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La fèverole

La féverole

La féverole (Vicia faba). La féverole est une variété (cultivar) de la même espèce que la fève. La graine est plus petite que celle de fève, moins aplatie.
 

Les féveroles à graines de taille moyenne appartiennent aux variétés Vicia faba variété équina, les féveroles à graines de taille petite appartiennent aux variétés Vicia faba minor.
Graine de féverole colorée
Graines de féverole 
 

La plupart des féveroles sont de couleurs foncées, allant du brun au rouge. Certaines variétés sont gris clair en raison de l'absence de tannins dans leurs téguments


 
Féverole
 
Matière sèche (MS) 
 
87
 
 
Matières azotées totales (MAT )
 
30,0
 
 
Lipides
 
1,6
 
 
Cellulose brute (CB)
 
8,6
 
 
Amidon
 
41 (2)
 
 
Cendres
 
3,9
 
 
Calcium
 
0,13
 
 
Phosphore
 
0,70
 
 
Composition chimique moyenne 
 (en % du produit sec)

La féverole est une légumineuse entomophile (insectes, abeilles, bourdons) à floraison indéterminée.

Comme toutes les légumineuses, elle a la faculté de fixer l'azote de l'air grâce à ses nodosités, et ne nécessite donc pas de fertilisation azotée.

Elle craint les fortes températures et la sécheresse à la floraison et au stade remplissage des grains.

Il est préférable de l'implanter dans des sols profonds, bien drainés et à bonne réserve en eau.

Place dans la rotation

Tête d'assolement : à mettre derrière une culture laissant peu de reliquats.

C'est un précédent favorable pour les cultures exigeantes : elle laisse de l'azote dans le sol, elle a un effet bénéfique sur la structure du sol.

Respecter un intervalle d'au moins 4 ans entre deux féveroles.

Implantation

Le travail du sol

doit permettre un bon développement du système racinaire.

une préparation fine n'est pas nécessaire.

Le semis

Dates : Le plus tôt pos sible en bonnes conditions, même si le sol est gelé superficiellement.

Mi-février à mi-mars.

Profondeur : 4 à 5 cm pour :

limiter les risques liés au gel et aux oiseaux, faciliter le passage de herse étrille en pré-levée.

Densité : Un semoir de précision permet d'économiser de la semence (voir tableau).

Un semis clair permet la réduction de la pression des maladies.

Densité de semis en grains / m²

Féverole de printemps

Féverole d'hiver

Ecartement : Il dépend du désherbage : 40 cm pour utiliser la bineuse

La culture couvre alors moins vite le sol et les risques de développement des adventices sont plus importants.

17 cm au semoir à céréales si l'on n'utilise pas la bineuse.

Type de semoir

Type de sol

Monograine Classique 25 - 30 25 - 30

Limons 20 - 25 25 - 30- 35 - 40 45 - 50

Argileux 20 - 25 25 - 30

FEVEROLE BIOLOGIQUE

Féverole d'hiver :

Semis : Fin octobre / mi-novembre.

La profondeur est plus importante que la date du semis :

au moins 7-8 cm pour limiter les risques liés au gel.

Possibilité de semer avant un léger labour avec reprise du labour à la herse étrille ou au canadien si la culture est bien enracinée.

Binage alors impossible

Fertilisation

Les apport d'azote sont inutiles et peuvent être pénalisants pour le développement des nodosités.

A titre indicatif : les exportations sont de 1,1 kg de P205 et de 1,5 kg de K2O par quintal.

Désherbage

Herse étrille

On peut envisager 2 à 3 passages :

Possibilité de passage en pré-levée.

Passages pos sibles de 4 à 8 feuilles.

Bineuse : passer au stade 7-8 feuilles, léger buttage au dernier pas sage.

Houe rotative

Possibilité d'utiliser la houe rotative pour préparer le passage de la herse étrille (permet de casser la croûte et d'aérer le sol pour favoriser le travail des nodosités).

Maladies

Elles sont généralement peu pénalisantes.

Fonte des semis

Champignon présent sur la graine ou dans le sol.

Conditions favorables de développement : en conditions humides et froides (T < 10°C).

Anthracnose : risque pour les semis précoces de printemps

Botrytis : risques pendant la floraison

Conditions favorables de développement :

température entre 15 et 20°C et hygrométrie > 85%.

Rouille : risques en fin de floraison

Conditions favorables de développement :

températures > 20°C.

Les produits fongicides sont peu nombreux en agriculture biologique. Il faut donc privilégier les méthodes préventives :

choix des variétés et de semences saines, intervalle entre deux féveroles à respecter, implantation en bonnes conditions pour favoriser la vigueur végétative, densité de semis limitée.

Ravageurs

Les sitones : risques de la levée au stade 4-8 feuilles

 

Les adultes se nourrissent des feuilles, mais ont une faible incidence sur la plante.

Les larves consomment les nodosités des racines.

Les semis les plus précoces sont les plus attaqués mais les dégâts sont généralement faibles.

Les pucerons noirs : risques à la floraison

Ils s'installent par colonies de plusieurs milliers d'individus par plante et constituent le plus gros danger sur féverole.

A surveiller à partir de mai, cependant il existe peu de moyens d'intervention.

La roténone n'est pas homologuée sur féverole en France, mais des dérogations peuvent être obtenues en AB.

Les bruches : risques pendant la formation des gousses

Elles perforent les graines pendant leur formation et les dégâts peuvent continuer lors du stockage.

L'infestation peut se reporter d'une année sur l'autre.

Les attaques de bruches posent problème pour les débouchés en alimentation humaine (seuil de tolérance = 1% de graines bruchées).

Récolte

La récolte a lieu lorsque les gousses et tiges sont noires et des séchées et les graines ne sont pas rayables à l'ongle.

Les rendements sont très variables (suivant les conditions climatiques et de sol) : 10 à 50 q x / ha, en moyenne : 25 q x / ha.

 Variétés

Alimentation des ruminants

Toutes variétés.

Variétés classiques à fleurs colorées en particulier.

Printemps : Maya, Méli, Picadilly ; Hiver : Castel, Olan, Karl, Haw

Porcs et volailles de chair

Variétés à fleurs blanches sans tanins (avec vicine-convicine).

Printemps : Gloria

Alimentation humaine et pondeuses

Variétés à fleurs colorées sans vicine-convicine.

Printemps : Divine, Mélodie

Oisellerie

Variétés à petites graines, sans tanins de préférence.

Printemps : Diana

Les féveroles d'hiver sont plus sensibles aux maladies (en particulier au botrytis) que les féveroles de printemps.

Les féveroles d'hiver ont un potentiel un peu plus élevé que les féveroles de printemps.plément sur les maladies et les ravageurs

Reconnaître les maladies de la féverole

Fonte des semis (Pythium, Fusarium, Sclérotinia…)

Disparition de plantules, noircissement puis flétrissement.

Botrytis (Botrytis fabae)

Description

nombreuses petites tâches régulières de couleur chocolat sur les deux faces de la feuille, larges nécroses aux contours irréguliers de couleur brun-noirâtre.

Après généralisation de ces nécroses, les feuilles tombent.

Dégâts

Son développement est directement lié aux conditions climatiques (T entre 15 et 20 °C et %H >85%).

Les attaques les plus pénalisantes se situent pendant la floraison.

Anthracnose (Ascochyta fabae)

Description

Petites tâches claires sur les feuilles qui évoluent en grosses tâches arrondies à zones concentriques plus ou moins distinctes avec des petites points noirs au centre (pycnides).

Dégâts

Elle est fréquente sur féverole d'hiver, et touche surtout les semis précoces en féverole de printemps. Les attaques ne sont généralement pas pénalisantes.

Rouille (Uromyces fabae)

Description

Nombreuses petites pustules en forme de point, de couleur brunroux, sur les deux faces de la feuille.

Dégâts

Elle est favorisée par des températures supérieures à 20°C et entraîne le dessèchement du feuillage. Elle apparaît en fin de cycle et peut provoquer des pertes de rendement.

Reconnaître les ravageurs de la féverole

Sitone du pois (Sitona lineatus)

Description

Charançon de 3,5 à 5 mm de long de couleur brunrougeâtre.

La larve de forme arquée est blanche avec la tête brun-jaune et dépourvue de pattes ; elle atteint 5-6 mm.

Dégâts

Les adultes dévorent les feuilles (encoches) sans grande incidence. Les larves consomment les nodosités, perturbant alors l'alimentation azotée.

Puceron noir de la fève (Aphis fabae)

Description

Puceron noir mat avec parfois des reflets vert olive, mesurant 2.5 mm de long.

Formation de manchons de plusieurs milliers d'individus sur les tiges.

Dégâts

Avortement des fleurs et dessèchement des feuilles. Grande nuisibilité sur féveroles et maîtrise difficile.

Bruche (Bruchus rufimanus)

L'adulte de couleur noirâtre mesure 3,5 à 5 mm. Les oeufs sont jaunes verdâtres, long de 0,6 mm environ

Les larves pénètrent dans les graines. Les graines perforées perdent leur pouvoir germinatif et sont très dépréciées pour les débouchés semences et alimentation humaine.

Variété résistante à Fusarium : GLORIA.

 Réduire le peuplement.

Favoriser la vigueur végétative.

Les variétés d'hiver sont dans l'ensemble faiblement résistantes.

Variétés de printemps tolérantes : DIVINE, MAYA.

Aucun moyen de lutte.

Zones de refuges pour les adultes l'hiver : jachère, légumineuses et environnement bocager.

Risques plus importants en semis précoces et terres peu profondes.

Surveiller attentivement avant et pendant la floraison.

Possibilité d'obtenir des dérogations auprès de la PV pour utiliser la roténone sur féverole en agriculture biologique.

Surveiller ce ravageur pendant la formation des gousses.

Egypte
La trop chère fève des Egyptiens

La purée de fèves est aux Egyptiens ce que le tiéboudienne est aux Sénégalais. Victime de son succès dans l'assiette, la fève, qu'elle soit subventionnée ou importée, coûte cher à l'Egypte.

Le foul, purée de fèves bouillie dans l'huile et pimentée d'ail est en Egypte plus qu'un simple plat. C'est un rituel que tous les Egyptiens partagent, un trait d'union entre les 62 millions d'habitants du pays. Au point d'effacer le temps d'un repas les disparités sociales, pourtant énormes en Egypte, puisque le foul se retrouve sur toutes les tables, même les plus huppées, du petit déjeuner au dîner. Pour les familles les plus pauvres, c'est un aliment de base. Un gros bol accompagné de pain ne coûte en effet qu'une livre égyptienne (1,80 FF).
Symbole de la nourriture égyptienne, la fève résume à elle seule tous les maux de l'agriculture locale. Subventionnée à outrance par le gouvernement, sa production reste pourtant médiocre et ne parvient pas à satisfaire la demande intérieure. L'Egypte est obligée d'importer presque autant de fèves qu'elle en produit, en s'approvisionnant en Angleterre, en Chine et même (un comble !) dans la désertique Arabie saoudite voisine.
"Nous avons importé plus de 18 millions de tonnes de fèves en 1998, pour un coût total d'environ 40 millions FF", reconnaît-on au ministère du Commerce et de l'équipement. Un chiffre qui, bien qu'en baisse, reste considérable, même si les Egyptiens continuent, eux, de préférer la fève locale, plus petite, plus digeste, grâce à sa peau très fine, et surtout meilleure.
Les paysans égyptiens ne ménagent pourtant pas leurs efforts pour essayer de satisfaire l'appétit inépuisable de leurs compatriotes, en augmentant régulièrement leur production. "En 1997-98, 57 600 feddans (1 feddan = 0,42 ha) de fèves ont été cultivés en Egypte, soit une production de 20 millions de tonnes", souligne Nasri Haddad, coordinateur régional pour la vallée du Nil et la Mer Rouge au Centre pour la recherche agricole dans les régions sèches (Icarda). Une production en hausse par rapport à la saison 1996-97, où 53 000 feddans de fèves avaient été plantés et 15 millions de tonnes récoltées.

Avances et subventions.
Si certains agriculteurs cultivent encore la fève de manière indépendante, la plupart des petits paysans reçoivent une aide financière des grossistes en échange d'une garantie de livraison. "Nous payons généralement les producteurs avant même qu'ils aient ensemencé", témoigne un grossiste du Caire. Cette avance sur recettes, qui permet aux paysans d'acheter semences et intrants, compense en partie la récente disparition de l'aide gouvernementale à la production qui prévalait jusqu'au début des années 1990.
Dans un pays comme l'Egypte, où tous les produits de première nécessité sont subventionnés, en particulier le pain, le seul moyen dont disposait le gouvernement pour contrôler le prix du foul, après la suppression de l'aide, était d'acheter la production aux agriculteurs ou aux grossistes et de la revendre par le biais de sociétés coopératives. Ce système a permis de maintenir le prix de la fève égyptienne à un prix relativement bas pour le consommateur, alors que la fève importée voit ses tarifs exploser. Une différence de prix qui s'explique aussi par la qualité de la production, la fève égyptienne étant particulièrement sujette aux maladies et aux champignons.
Comme toujours, ce sont les petits cultivateurs qui sont les premières victimes de ce système. Impuissants face aux grandes entreprises qui importent des tonnes de fèves pendant la période de la récolte, ils ne parviennent plus à vendre leur production à un prix correct. "La culture de la fève n'est plus rentable", peste un paysan du Delta du Nil, qui dit songer très sérieusement à se reconvertir dans une autre production. Par contre, la vente de foul reste une activité lucrative. Les petites échoppes ambulantes se multiplient dans les rues, reconnaissables au pot de terre dans lequel le foul cuit pendant 12 heures.

La féverole de printemps est uniquement cultivée dans la partie nord de la France depuis la Bretagne et le Cotentin jusqu'en Lorraine, en passant par le Bassin-Parisien et le Nord. Le Nord voit le début de floraison début juin pour une récolte en septembre ; le reste des bassins de production voit un début de floraison fin mai pour une récolte en août. La féverole de printemps est plus exposée aux méfaits de la sécheresse car elle fleurit plus tard que celle d'hiver.

La féverole d'hiver est cultivée dans toute la France.
Les variétés les plus précoces (floraison mi-avril) sont adaptées à l'ouest, de la Bretagne au Languedoc-Roussillon et sont récoltées fin juillet.
Les variétés plus tardives (début floraison mi-mai) conviennent aux autres régions françaises et sont récoltées en août

La féverole supporte assez bien les terres ayant une forte teneur en argile. Les terrains légers, humides, battants, asphyxiants lui sont défavorables. Les sols profonds, frais sans excès du type argilo-calcaires ou silico-argileux, lui sont favorables. Il faut lui réserver des sols qui ont une bonne capacité de rétention en eau.

Le travail du sol : Il doit favoriser une bonne installation du système racinaire pour valoriser les réserves en eau du sol. Une structure aérée, non tassée, est indispensable au bon fonctionnement des nodosités.

Le lit de semences : La féverole n'exige pas une structure aussi fine, ni un état de surface aussi nivelé que le pois. Toutefois, l'efficacité des herbicides de prélevée est liée à un bon émiettement de la terre en surface.

Profondeur de semis : elle doit être d'au moins 5 cm pour limiter les risques de gel en cours de germination, échapper aux dégâts d'oiseaux et assurer une bonne sélectivité des herbicides de prélevée. Pour les féveroles d'hiver, il est recommandé de semer à 7-8 cm de profondeur. Ainsi, en cas de gel des parties aériennes lors d'hivers froids, une graine suffisamment enterrée ne gèle pas. La plante peut ainsi repartir de la graine, qui émet alors de nouvelles tiges. Pour semer profond, il est conseillé de semer avec un combiné herse + semoir, en tendant les ressorts au maximum.

La densité de semis : il est important de ne pas forcer la dose : le semis au monograine à faible écartement (40 cm maximum) assure une meilleure régularité sur la ligne et en profondeur, et permet d'économiser sur les doses de semis. Cependant, des écartements de 30-40 cm couvrent moins vite le sol que de faibles écartements, d'où un risque accru de levée tardive d'adventices. L'utilisation du semoir à céréales (équipé d'ergots spéciaux à grosses graines) nécessite de travailler à faible vitesse pour obtenir une profondeur de semis régulière, (écartement : 17 à 35 cm). Un semis clair permet de réduire la pression des maladies.

TYPE DE SOL TYPE DE SEMOIR FEVEROLE
D'HIVER
FEVEROLE
DE PRINTEMPS
Limons Monograine 20-25 25-30

Classique 25-30 35-40
Argileux ou caillouteux Monograine 20-25 35-40

Classique 25-30 45-50
Craie Monograine
(écart 20 cm maxi)
- 50-55

Classique - 60-65

 

 

 

 

 

 

 

 

La féverole appartient à la famille des légumineuses riches en protéines. Elle est une excellente tête de rotation et un très bon précédent céréale.

Elle n'a pas besoin de fumure azotée.
Les besoins en phosphore et en potasse peuvent être calés par rapport aux exportations :
• environ 1,1 kg de P2O5 et 1,5 kg de K2O par quintal de rendement,
• soit 55 kg/ha de P2O5 et 75 kg/ha de K2O pour un rendement moyen de 50 q/ha.
La féverole est relativement sensible aux sols acides, et nécessite un bon entretien calcique du sol.

Le désherbage de prélevée est indispensable car il n'existe pas de solution en postlevée seule. Compte tenu du manque de sélectivité des produits testés, (perte possible de 10 à 20 q/ha), il y a peu d'espoir de disposer à court terme de solutions chimiques.

Le binage est en revanche possible si la féverole a été semée avec un écartement de 40 cm entre rangs. En présence de graminées résistantes aux antigraminées foliaires des céréales, il est inutile d'appliquer sur féverole un antigraminée foliaire. Ceux autorisés sur féverole appartiennent aux même familles chimiques (fop, dymes) que ceux utilisés sur céréales ou à des groupes de modes d'action identiques. Il est alors impératif de lutter contre ces adventices en prélevée.

En agriculture biologique la féverole, du fait de sa grande taille, a un pouvoir étouffant par rapport aux adventices. Elle présente aussi l'intérêt de bien supporter la herse étrille : faire 2 à 3 passages (en prélevée ou vers la levée, puis à 4-5 feuilles, puis vers 7-8 feuilles).
Le binage peut aussi s'envisager vers 7-8 feuilles.

Le Sitone : de la levée à 5-6 Feuilles
Le sitone, qui est le même que celui du pois, est très friand de la féverole. Les dégâts sont plus fréquents dans les secteurs avec présence d'autres légumineuses (luzerne, pois…) et en cas d'hivers secs et doux. Les semis les plus précoces sont attaqués les premiers. Il faut donc faire attention en février sur les semis d'automne.
Un traitement avec un pyréthrinoïde est vivement conseillé dès les premières attaques (plusieurs produits homologués). Le traitement de semences présente une efficacité satisfaisante vis-à-vis des sitones, et sur les premières attaques de pucerons (arrivée précoce sur cette culture).

Le puceron noir de la fève : avant et pendant la floraison 
Il peut causer de gros dégâts. Il est plus difficile à maîtriser que le puceron vert du pois. Traiter dès que les pucerons forment les premières colonies (ils ne sont alors plus isolés). Cela arrive généralement début juin. Il faut surveiller attentivement les parcelles car le développement du puceron noir peut être très rapide. Il est aussi possible de s'aider au niveau régional du réseau de piégeage Agraphid. S'il est nécessaire de traiter durant la floraison, il faut veiller à utiliser un produit qui respecte les pollinisateurs. Les produits actuellement homologués sur le puceron noir de la fève sur féverole sont moyennement efficaces.

La Bruche : pendant la formation des gousses 
En alimentation humaine, débouché important pour la féverole, le seuil de tolérance maximum est de 1 % de graines parasitées par la bruche. L'adulte pond sur les gousses. Après l'éclosion, la larve pénètre dans la gousse, puis dans la graine, où elle se développe pour donner un adulte qui ne sortira qu'au cours du stockage, pour gagner ensuite une zone d'hivernage.
Les adultes, pour sortir, font un trou bien rond dans les graines. Contrairement au charançon des céréales, la bruche ne se reproduit pas dans les grains stockés. Aucun nouveau grain ne sera attaqué après récolte.
Les traitements insecticides éventuels au silo ne feront que tuer les insectes présents. La lutte contre la bruche de la féverole doit être gérée par les traitements en végétation. Les régions à risques seront celles où il y a eu une attaque l'année précédente. Les parcelles situées près de silos sont les plus exposées. Dans ces régions, traiter à partir du stade jeune pousse (2 cm), quand la température maximale aura atteint 21 °C pendant deux jours consécutifs, facteurs favorables au pic de vol des bruches. La lutte vise les adultes. Les derniers travaux de l'ITCF ont montré que les bruches peuvent être tuées simplement par mise en contact sur des plantes traitées. On peut donc conseiller des traitements le matin ou le soir, hors périodes ensoleillées, afin de préserver au mieux les pollinisateurs de la culture. Pour le débouché meunerie, une deuxième intervention 10-15 jours plus tard est recommandée. Une lutte collective est souhaitable au sein d'un bassin de production car les bruches se déplacent beaucoup et sur de grandes distances.

Le traitement des semences
L'utilisation de semences certifiées traitées est efficace contre l'Anthracnose et la fonte des semis à la levée.

Traitements en végétation
Les maladies que l'on peut traiter sont l'Anthracnose, le Botrytis de la féverole, la Rouille et le Mildiou. Sur féverole de printemps, on observe en général peu d'attaques de Botrytis et d'Anthracnose. Par sécurité, surveiller ces maladies courant floraison.

Sur féverole d'hiver, la Rouille est la maladie la plus dangereuse dans le sud de la France. Elle peut faire perdre 20 q/ha ! Dans les autres régions, elle apparaît plutôt en fin de cycle mais elle peut occasionner des dégâts si elle apparaît tôt. L'Anthracnose est assez fréquente.

Champignons du sol attaquant les racines
Des champignons du sol de type Fusarium et/ou Verticilium peuvent provoquer de gros dégâts sur féverole, jusqu'à disparition des pieds. Les symptômes apparaissent courant mai. La qualité de l'implantation semble jouer sur la gravité des symptômes. Des variétés résistantes au moins à certaines souches de Fusarium existent.

La féverole a des besoins en eau relativement élevés et craint les fortes températures pendant la phase fin floraison / remplissage du grain. Cette phase plus longue que celle du pois se situe, pour la féverole de printemps, à une époque (fin juin - mi-juillet) où les risques de déficit hydrique sont importants, ce qui limite l'aire géographique de culture de celle-ci.

La féverole d'hiver, grâce à sa précocité et à son bon enracinement, n'a généralement pas besoin d'être irriguée.
Si l'irrigation est possible, c'est en général en fin de cycle (fin floraison ou défloraison) qu'elle est la mieux valorisée.

Il ne faut surtout pas irriguer abondamment la féverole au début de la floraison, car cela entraînerait la formation d'une végétation excessive au détriment des grains.

Le rendement est variable et lié à la pluviométrie de l'été. Il est en moyenne un peu inférieur au rendement du pois en sol de limon profond, soit environ 50 q/ha.

En sol argileux ou caillouteux, le rendement moyen est plus faible, 40 à 50 q/ha, mais compétitif par rapport à d'autres cultures possibles.

Les rendements records sont réalisés en année pluvieuse et fraîche en juin-juillet, comme en 1997, où certaines parcelles ont atteint 80 q/ha (féverole de printemps dans le nord de la France).

 



29/12/2009
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