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La montbéliarde

Les vaches montbéliardes

D'origines franco-suisses, la race bovine élevée aujourd'hui en Franche-Comté est la Montbéliarde.

L'histoire de cette excellente laitière remonte au moyen âge. Du moins le suppose-t-on. Ce dont on est sûr, c'est que deux principales races sont élevées dans la région au 17 ème siècle.

L'une, la Fémeline, dont la robe est jaune, et dont la vache pèse rarement plus de 400 kg, se développe dans les vallées du Doubs et de l'Ognon, dans la partie nord de la Franche-Comté. Elle est une bonne laitière.

L'autre, la Taurache, peuple les plateaux supérieurs du Jura et la haute-chaîne. Son pelage est essentiellement rouge et elle est utilisée à la fois pour le lait, la viande et le travail des champs.

C'est un animal sensiblement plus lourd qui atteint 500 kg. Les boeufs Taurache sont utilisés, à deux et à quatre pour débarder les grumes de sapins. Mais il arrive parfois que la vache contribue aux travaux.

La Montbéliarde résulte du mélange de ces deux races et ne prend réellement forme qu'au 18ème siècle. Taurache et Fémeline sont croisées avec des taureaux venus de Suisse.

La vache Suisse est introduite au pays de Montbéliard par des communautés Mennonites, disciples d'une secte d'Anabaptistes jugée indésirable dans le canton de Berne. Éleveurs expérimentés, ces Ménnonites vont croiser les trois races et en faire un animal parfaitement adapté aux rigueurs du pays et bon producteur de lait et de viande. Le boeuf était utilisé pour la traction et les labours jusque dans les années 1960-1970.

L'appellation Montbéliarde qui possède aujourd'hui ses standards (définition des caractéristiques de la race) est apparue en 1872.

Le quatrième troupeau français

Le nombre actuel de vaches Montbéliardes, dans et hors la Franche-Comté, est d'environ 700 000 unités. C'est le quatrième troupeau de bovins français derrière la Holstein, la Normande et la Charolaise.

Le département du Jura abrite 150 000 têtes dont 60 000 utilisées pour une production de lait d'environ 290 000 000 litres par an.

C'est relativement peu comparés aux 22 milliards de litres produits dans le pays.

En revanche, l'élevage de la Montbéliarde se comporte très bien dans le contexte économique actuel et reste assez stable.

La Montbéliarde est une bonne laitière et fait l'objet d'un processus de sélection par l'ensemble des éleveurs depuis les années 1950.

Le premier de ces objectifs est la production de grandes quantités de lait riche en protéine, comme l'exige la production des produits laitiers régionaux, le Comté, le Gex et le Morbier notamment. 40 000 tonnes de Comté sont produites chaque année.

© D.Sabl
La race Montbéliarde a fait parler d'elle la première fois en 1872 lorsque Joseph GRABER, éleveur à Couthenans, exposa sous cette appellation un lot de vaches sélectionnées au concours agricole de Langres.

La reconnaissance officielle, elle, ne viendra qu'en 1889, grâce à l'action conjuguée des éleveurs et des notabilités de la région de Montbéliard. Et, un siècle après, la race Montbéliarde constitue la quasi totalité de la population bovine de Franche-Comté. Elle est aussi solidement implantée dans tout l'est, le sud-est et le centre de la France. Elle a même constitué des noyaux importants dans le sud-ouest et l'ouest. Elle est exportée dans le monde entier et, à ce titre, elle représente un des fleurons de l'élevage français. Son poids dans l'économie franc-comtoise est considérable car elle est à la base du revenu des exploitations agricoles deLa race Montbéliarde a fait parler d'elle la première fois en 1872 lorsqu'un éleveur à Couthenans, exposa sous cette appellation un lot de vaches sélectionnées au concours agricole de Langres.

La reconnaissance officielle, elle, ne viendra qu'en 1889, grâce à l'action conjuguée des éleveurs et des notabilités de la région de Montbéliard. Et, un siècle après, la race Montbéliarde constitue la quasi totalité de la population bovine de Franche-Comté. Elle est aussi solidement implantée dans tout l'est, le sud-est et le centre de la France. Elle a même constitué des noyaux importants dans le sud-ouest et l'ouest. Elle est exportée dans le monde entier et, à ce titre, elle représente un des fleurons de l'élevage français. Son poids dans l'économie franc-comtoise est considérable car elle est à la base du revenu des exploitations agricoles de cette région.

Irlande : les Montbéliardes dopent le revenu
La Montbéliarde apporte une réponse aux problèmes de fertilité

Cet article est issu d'une revue irlandaise à grand tirage, the Irish Farmer's Journal du 17 novembre dernier. Rédigé par M. Paddy O'Keeffe, journaliste irlandais, il donne un avis indépendant sur la race Montbéliarde et méritait d'être publié dans ce bulletin.

La fertilité est un réel challenge dans les troupeaux à haut niveau de production et il n'y a pas d'avenir sans action efficace sur ce caractère. Une des approches possibles est le croisement avec des taureaux de race Montbéliarde. Le centre de recherche de Moorepark a montré que la Montbéliarde possédait un avantage. En effet, l'essai de Castlelyons sur une période de 5 ans montre que les Montbéliardes ont une rentabilité économique supérieure à 10 % par rapport à la Holstein Internationale.

Un nouvel essai de croisement Montbéliard-Holstein est en train de donner de bons résultats en lait et matière protéique pendant que la fertilité reste excellente (4 % de vaches vides seulement après 3 mois de période d'insémination).

La race a quelque chose de positif à offrir

J'ai visité la région de la Montbéliarde dans l'est de la France pour obtenir plus de détails sur la race et son programme de sélection.

La race se conduit avec minutie. Elle a un lait riche en protéine et moyen en matière grasse. La fertilité est excellente, la santé de la mamelle bonne et à cela s'ajoute une certaine valeur bouchère.

Le nombre de vaches contrôlées est de 360.000, soit 13 % des races laitières françaises, sachant que la Holstein représente 72 %. La Montbéliarde a continué de croître régulièrement en France sur tout le territoire et au dépend des autres races. Il y a 15 ans, elle représentait seulement 9 %.

Le berceau de race est une région de montagne en bordure de la Suisse. Cette région a une tradition forte en production de fromage de qualité et très tôt la sélection, bien avant le développement du contrôle laitier, était basée sur le rendement fromager. Peut-être est-ce une raison de son taux protéique élevé.

Aujourd'hui, la moyenne de production actuelle est de 6.160 kg à 34,2 ‰ de TA et 38,7 ‰ de TB.

Le niveau de production moyen est inférieur de 15 % au niveau de production de la Holstein Française. Ce déficit de production pouvant être en partie expliqué par les difficultés de milieu rencontrées par la race. En effet, l'ensilage de maïs comme l'ensilage d'herbe, sont interdits sur une grande partie du territoire de la race. Mais je l'ai dit, la Montbéliarde n'est pas une vache à haut potentiel comme la Holstein.

Le programme de sélection est d'un haut niveau et il est coordonné par l'INRA, l'Institut de recherche français. L'UPRa Montbéliarde élabore le programme de sélection et il est mis en application par deux unités de sélection. Chaque année la race teste 150 taureaux sur les critères de production et sur des caractères fonctionnels. Ces 150 sont choisis parmi 450 auparavant contrôlés sur leurs performances, aptitudes bouchères et sur d'autres qualités, en station. La sélection bouchère est très rigoureuse. Les taureaux sélectionnés ont une croissance qui dépasse les 1.600 g de GMQ par jour avec une bonne musculature.

Dans le détail, j'ai visité le programme de sélection Jura Bétail. Chaque année, 40 taureaux sont testés sur descendance, soit 3 fois le nombre initialement testé. Les taureaux sont choisis parmi les descendants de 800 vaches d'élite identifiées sur leurs pedigrees et leurs valeurs génétiques. Elles sont travaillées directement en ferme et très étroitement suivies.

Jura Bétail dispose également d'un troupeau de 90 vaches laitières, disposant de quelques vaches mères à taureaux. Le niveau moyen du troupeau est de 8.500 kg à 34,5 de TA.

Le progrès génétique mesuré par l'INRA montre qu'il est quasiment parallèle avec le progrès génétique observé en race Holstein. La sélection sur l'aptitude bouchère n'a donc pas minimisé le progrès génétique laitier… La capacité de production de la Montbéliarde est élevé bien qu'il soit inférieur à celui de la race Holstein.

Qu'en est-il des autres qualités d'élevage ?

- La fertilité

L'analyse indépendante réalisée en France montre que le taux de conception en première insémination en race Montbéliarde est de 66,5% contre 60,5% en race Holstein. J'ai vu dans les fermes visitées une moyenne de 1,3 inséminations par vache gestante. Quand je pense à ce que je connais : plus de 2 IA par vache gestante malgré un traitement pharmaceutique !

De nombreux élevages n'utilisent pas du tout de taureaux de ferme par contre. Chaque taureau d'insémination est indexé sur la fertilité de ses filles.

- Résistance aux mammites

Il existe une sélection sur les comptages cellulaires. Les mesures sont réalisées dans tous les troupeaux au contrôle laitier. En moyenne la Montbéliarde a 28 % de cellules en moins qu'en race Holstein et cet avantage s'accroît encore pour les vieilles vaches.

Là aussi, tous les taureaux d'insémination ont un index de résistance aux mammites.

- La longévité

Elle est une combinaison de fertilité, de santé mais aussi de qualité des aplombs. Les graphiques nationaux montrent que les premières lactations dans les troupeaux Montbéliards sont pour 5% moins importantes que dans les troupeaux Holsteins. De plus, il y a 4% de 5e lactations ou plus dans les troupeaux Montbéliards.

Là encore l'ensemble des taureaux ont une valeur génétique établie à partir de la longévité de leurs filles.

Je n'ai aucune hésitation pour dire que la semence Montbéliarde est une solution au problème de fertilité irlandais. Avec un premier croisement, il y a immédiatement une amélioration et 5% d'accroissement de la production des parents. En conséquence, le croisement doit être envisagé plus sérieusement.

Le coût de la semence est aussi un autre facteur. Pour la Montbéliarde, il est au dessus de la moyenne. Ne pourrions nous pas envisager une collaboration plus étroite avec les centres de production de semences français ?

 



02/12/2009
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