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La fleur jaune pour le carburant : le colza

Le colza

La plante la fleur

Le colza (Brassica napus), est une plante herbacée annuelle, appartenant à la famille des crucifères; il est le produit d'une hybridation naturelle entre le choux (Brassica oleracea) et la navette (Brassica campestris).

colza

Cette plante est très largement répandue en culture. Lorsque les semis sont faits en automne, les grappes de fleurs, de couleur jaune dorée ou orangée, s'épanouissent dès le mois d'avril : ce sont les colzas d'hiver. On les cultive pour la récolte des graines d'où l'on tire une huile végétale d'usage alimentaire courant. Les colzas semés au printemps, ou même en été, fleurissent beaucoup plus tard. Ils ont souvent une vocation fourragère ou servent d'engrais vert; leur intérêt apicole est négligeable.

Les tissus nectarifères de la fleur de colza sont développés. La quantité ainsi que la qualité des nectars produits, varient cependant dans de très larges proportions.

Champs de Colza en Normandie

La culture du colza, importance et évolution en France, son incidence apicole

La culture du colza s'est développée en France pendant la dernière guerre mondiale pour subvenir aux besoins en oléagineux de l'époque. Puis elle fut abandonnée progressivement pour manque de rentabilité; l'arachide provenant d'Afrique à très bon marché, fournissait une huile excellente. Cette situation n'a pas duré, l'accession à l'indépendance des états africains déboucha sur un renchérissement important des cours de l'arachide; le colza fit alors sa réapparition en France. Le développement de cette culture s'intensifia, des dizaines de milliers d'hectares furent ensemencés et l'on parla alors en certaines régions, de la grande 'marée jaune du printemps. Puis une violente campagne de presse fut déclenchée contre l'usage alimentaire de l'huile de colza. cette huile contenait en forte proportion un corps gras, l'acide érucique, réputé perturbateur des fonctions cardiaques et même cancérigène chez l'animal. Bien qu'il n'y ait jamais eu preuve d'effets comparables chez l'homme, la campagne tapageuse et excessive faite à ce sujet conduisit à une régression très sensible des surfaces cultivées en colza; cela malgré l'apparition très rapide de variétés exemptes d'acide érucique. La culture du tournesol, autre plante mellifère, fut développée en concurrence avec le colza.

Aujourd'hui la culture du colza a repris et semble s'être stabilisée à un niveau moyen de 400 000 à 450 000 hectares ensemencés.

Champ de colza

La réapparition se fait sur l'ensemble du territoire français, avec des zones de forte extension dans le Centre, l'Ouest, le Sud-Ouest, la région parisienne et le Lyonnais. Les variétés les plus cultivées aujourd'hui sont : Jet neuf (Jet neuf représente à lui seul environ 85 % des surfaces ensemencées) Rafal et Kid. La variété Primor. la plus célèbre par l'exploitation commerciale que l'on a réalisée, fut la première sans acide érucique; sa productivité trop faible l'a faite abandonner.

Les colzas ne sont pas toujours ni partout mellifères. On observe en certains endroits, pour des problèmes liés aux variétés mises en culture, à la nature des terres cultivées ou au climat, que la sécrétion nectarifère est faible, voir même inexistante. Ces problèmes particuliers sont essentiellement révélés par l'observation. Il n'y a pas eu d'études spécifiques faites au niveau des mécanismes de la sécrétion nectarifère et de ses variations. Ici encore, on peut regretter que la génétique végétale s'intéresse si peu à ces problèmes. Le caractère production du nectar n'est jamais introduit dans les plans de sélection faits au niveau de la recherche variétale. Les rapports entre apiculteurs et oléiculteurs sont souvent tendus, difficiles, conflictuels. Des traitements insecticides déciment chaque année des ruchers entiers. Ces traitements sont pratiqués intempestivement sur les plantes, jusqu'au moment de la floraison, par des producteurs d'oléagineux dont la motivation essentielle est la lutte contre les parasites du colza, beaucoup plus que la protection des abeilles et à fortiori, la production du miel. Notons pourtant que l'abeille, en assurant la pollinisation du colza, contribue efficacement à l'augmentation des rendements en graines. Une meilleure connaissance de ce phénomène essentiel devrait conduire à plus de compréhension de la part des oléiculteurs. Les apiculteurs et leurs abeilles ne sont pas des parasites; bien au contraire, ils doivent être reconnus comme de précieux auxiliaires de la production agricole.

Le miel de colza

Provenance et récolte

Ce miel provient du nectar butiné par les abeilles sur Brassica napus (var. oleifera), autrement dit "choux à huile". Le colza est une plante d'un grand intérêt apicole, très mellifère mais également pollinifère.

Seuls les "colzas d'hiver" sont bien exploités par les abeilles. On produit aujourd'hui du miel de colza sur l'ensemble du territoire français exception faite peut-être pour le Sud-Est du pays.

Le miel de colza est récolté au printemps, en mai, juin. Pour beaucoup d'apiculteurs c'est la première récolte. Le colza est très attractif pour l'abeille; on observe sur cette plante un butinage intense. L'abondance des miellées dépend toutefois beaucoup des condition atmosphériques qui ont prévalu au moment de la floraison . La récolte peut être importante (20 à 30 Kg par ruche), mis il arrive qu'elle soit très médiocre ou nulle en certaines régions.

Le miel de colza lorsqu'il est pur doit être récolté et extrait rapidement des rayons car Il peut cristalliser dans les cellules

Caractéristiques principales

Le miel de colza est de couleur claire, presque blanc. Sa caractéristique physique essentielle, est la rapidité de sa cristallisation spontanée. Ce miel cristallise naturellement 8 à 15 jours après sa récolte. Le phénomène est lié au fort degré de sursaturation en glucose de ce miel, donc à un rapport glucose/eau très élevé; le plus élevé sans aucun doute des miels courants, récoltés en France.

L'autre caractéristique prédominante des miels de colza est du domaine sensoriel; le terme utilisé pour la traduire est : " odeur de choux ". Si le qualificatif définit assez bien la sensation perçue lorsque l'on flaire ce miel, il ne détermine pas un engouement excessif à consommer le produit. Aussi cette propriété olfactive typique conduit le plus souvent à juger " désagréable " le miel de colza et cela avant même de le goûter C'est une attitude parfaitement subjective. Notons que la perception du phénomène olfactif varie considérablement en intensité d'un échantillon à un autre, selon la zone de culture des colzas ou la variété productrice.

Description :

Caractères organoleptiques. Odeur florale de choux plus ou moins prononcée, saveur faible.

Coloration au plus égale à 3,5 dans l'échelle de Pfund.

Type de cristallisation : très rapide et généralement fine

Viscosité : normale

Caractères physico-chimique : Teneur en eau. Elle est en moyenne de 18 % (miel présentant une tendance à l'excès d'humidité, donc fermentescible)

pH

Unités pH
Moyenne
valeurs
limites
pH initial
4,0
3,8
4,3
pH équivalent
6,47
6,1
6,8

Acidité

Milliéguivallents par Kg de miel

Acidité libre
Moyenne
Valeurs
limites
(au pH équivalent)
Acidité combinée
8,8
5,7
14,6
(lactones)
6,0
1,4
9,7
Acidité totale
14,9
8,8
24.3
 

Spectres des sucres

En % de la matière sèche du miel

Moyenne
Valeurs
limites
Monosaccharides Glucose
48,18
44,70
53,20
Fructose
44,58
40,50
46,30
Totaux
Disaccharides Saccharose
0,54
0
1
Maltose
3,47
2,20
5,20
Totaux
4,52
3,20
6,80
Trisaccharides Raffinose
0
0
Erlose
0
0
Mélézitose
0
0
Totaux
0
0
Rapport fructose/glucose (F/G)
0,90
0,76
1,0
Rapport fructose/eau (G/E)
2,25
1,86
2,56

Conductibilité électrique. Elle est faible, jamais supérieure à 2,5 X 10-4 Simens/cm1

Matières minérales. Teneur très faible, en principe inférieur à 0,1 % du poids de la matière sèche du miel.

Protéines Teneur très faible. Amylase Pas inférieure à 10

Spectre pollinique. En règle générale très riche en pollen de colza. Il est courant de trouver des miels de colza contenant plus de 95 % de ce pollen. Les quelques pollens d'accompagnement sont le plus souvent : arbres fruitiers, châtaignier, trèfle blanc. sainfoin. robinier, etc.

Importance-commerciale et économique du miel de colza en France

Commercialement de miel de colza révèle une situation paradoxale. C'est le miel monofloral que l'on produit très certainement le plus en France. On en parle beaucoup et, tel le serpent de mer, on le cherche en vain sur le marché bien que l'appellation soit parfaitement connue et codifiée. Sans doute la référence au " choux à l'huile " y est-elle pour quelque chose. On peut affirmer cependant que ce miel ne contient jamais d'acide érucique et cela quelles que soient les variétés de colza productrices du nectar. Toute crainte de ce point de vue, serait donc parfaitement injustifiée.

Fort heureusement le miel de colza a trouvé une vocation commerciale importante. Il sert de base à la confection de très nombreux mélanges de miels étiquetés toutes fleurs; ceux-ci sont généralement composés de : colza-trèfle, colza-tournesol. colza-châtaigne. La préparation de ces mélanges offre plusieurs avantages. Elle permet tout d'abord d'écouler l'importante production de miel de colza, d'atténuer ensuite " l'arôme du choux " jugé détestable par certains, enfin de provoquer une cristallisation fine et homogène de ces miels en renforçant leur teneur en glucose. Les " mille fleurs " crémeux, que l'on voit apparaître sur le marché et qui bénéficient d'un succès commercial croissant, sont composés à partir de mélanges où prédomine le colza. Ce sont des miels cristallisés d'excellente qualité, à contexture pâteuse, parfaitement tartinables. Ils sont stables et il est possible de les confectionner chaque année, de manière tout à fait reproductible.

Quel tonnage de miel de colza peut-on produire en France ? Cela est sans doute impossible à définir, compte tenu des importantes variations de récolte mais aussi de l'absence sur le marché d'une appellation reconnue. Si l'on devait établir une fourchette très large, nous la situerions entre 500 tonnes et 5.000 tonnes par an.

L'importance économique liée à la production et au commerce du miel de colza certes très faible, comparée au commerce des huiles, mais elle ne doit pas être négligée. L' " effet abeilles " sur la production des graines et la production du miel, sont deux facteurs qui soulignent combien l'apiculture participe efficacement à la rentabilisation économique de la culture du colza. Ceci n'est d'ailleurs pas toujours reconnu ni apprécié à sa juste valeur.



22/04/2010
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