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la viande

Les systèmes de production Bovins Viande en Limousin

  Il s'inscrit dans la continuité des dossiers publiés depuis 1989 par l'équipe Réseaux d'Elevage Bovin Limousin tout en intégrant les évolutions des structures, des pratiques et des produits survenues ces 10 dernières années.

  Qu'est-ce qu'un cas type ? 

Ainsi, les structures d'exploitations présentées ont été publiées à partir de 2005 et concernent 12 systèmes d'élevages limousins : 11 spécialisés bovins viande et 2 associant la production de viande et cultures de vente .

ENGRAISSEMENT DES JEUNES BOVINS :

 Du maïs et un peu de paille dans la ration

 
Producteurs de viande bovine à Domloup en Ille-et-Vilaine, Pierre et Joëlle Aubrée ont depuis leur installation en 1972 ajusté un plan alimentaire basé sur l'ensilage de maïs leur permettant d'obtenir de bonnes performances de croissance. Les veaux croisés (seulement des mâles) arrivent âgés de 15 jours-3 semaines et sont engraissés jusqu'à 17-18 mois, atteignant un poids moyen de 405-410 kg de carcasse. Le Gain moyen quotidien (GMQ) sur toute la durée d'élevage avoisine 1200 g/jour. Sur la période 7-8 mois jusqu'à 15 mois, il atteint 1350 g. Globalement sur l'élevage, la marge brute ne dépasse pas 475 euros par bovin. Le coût de concentrés par bovin s'établit à 255 euros.
Les veaux sont fournis par le groupement Arco qui assure aussi la vente des taurillons engraissés. Chaque lot compte 48 animaux, reçus sur deux semaines à 65 kg en moyenne. Depuis un an, les éleveurs préparent le départ en retraite de Pierre et réduisent peu à peu les effectifs. "Le nombre de lots par an est passé de 3,5 à 2 cette année (110-120 taureaux par an contre 180 auparavant)". Dans l'article, nous tenons compte d'une situation avec 3,5 lots.
Croisés Charolais - Prim'Holstein
Les producteurs élèvent le plus souvent des veaux croisés Charolais x Prim'Holstein (quelquefois avec Normande ou Montbéliarde). "Les croisés Charolais - Prim'Holstein montrent un comportement plus calme et me permettent d'obtenir davantage de carcasse et un classement R= minimum. En dessous, la viande est beaucoup moins bien valorisée".

Achetés au prix de 360 à 450 euros suivant les périodes, les veaux sont démarrés par Joëlle Aubrée qui accorde une attention particulière aux aspects sanitaires. "Le taux de pertes est très faible", précise Pierre Aubrée. "Un système de ventilation mis en place dans les années 80, nous a permis d'assainir la litière tout en réduisant le taux d'ammoniaque".

Les trois premiers soirs, les éleveurs administrent aux veaux un mélange réhydratant avec aspirine et vitamine C. Jusqu'au sevrage, l'alimentation est constituée principalement de lait, délivré en un repas le matin, dans des seaux. Chaque veau reçoit 35 kg de poudre en 51 jours. La quantité maximale donnée plafonne à 4 litres (200 g de poudre de lait par litre). Les veaux disposent de bonne paille, en permanence, dès leur arrivée. "Jamais de foin, souvent trop riche en protéines". Ils mangent aussi des granulés : une première sorte jusqu'à 2,5 mois (18% de protéine brute, 3,4% de matière grasse (MG) brute, 6% de cellulose brute, vitamines, cuivre…), et un deuxième aliment jusqu'à 4 mois (protéine brute 17%, MG 4%, cellulose 6,3%, vitamines, cuivre…).

Le sevrage est réalisé sur 8 jours en intégrant progressivement l'ensilage de maïs alors que les quantités de lait baissent jusqu'à 0. L'ensilage de maïs distribué atteint 11 kg brut à 8 mois, 15 kg à 1 an et 18 kg en finition. A partir de 4 mois, les animaux mangent du blé aplati, aliment arrêté de 6 à 10 mois. Par la suite, les céréales sont réintroduites : 500 g à 10 mois pour atteindre 1,5 kg au maximum.
A partir de 6 mois jusqu'au départ, 1,3 kg d'aliment complémentaire est donné tous les jours (protéine brute 44,5%, MG brute 3%, cellulose brute 7,3%, vitamines…). Sur la même période, un autre aliment à base de pulpe de betterave s'ajoute à la ration à hauteur de 0,7 kg. "Cela permet de maîtriser le taux de cellulose".

De 3 à 6 mois, les animaux sont en bâtiment de pré-engraissement, également sur litière de paille accumulée. Quand ils passent en engraissement sur caillebotis à 6 mois, ils reçoivent toujours un peu de paille le soir.
Observation des animaux
Les aliments complémentaires sont placés sur le maïs dans la désileuse distributrice avant l'affouragement. Pour mieux répartir l'alimentation, Pierre Aubrée passe 2 à 3 fois sur la table. Le producteur possède un aplatisseur pour le blé. Il est stocké dans un compartiment à part sur la désileuse avant la distribution. Pour mener au mieux leur cheptel, les producteurs passent voir les animaux deux à trois fois par jour. L'observation des bouses est un indicateur pour la gestion de l'alimentation. "Quand elles sont trop molles, c'est que la ration est trop riche en azote", indique Pierre Aubrée.
Concernant la culture du maïs, fourrage de base de l'élevage, le producteur ne prend pas de risque. La surface pour cette culture est de 30 ha, quitte à aller jusqu'au grain lors des meilleures années. Un report de stock de 1 à 2 mois est prévu. "Je préfère distribuer aux animaux du maïs refroidi au moins pendant trois semaines".
"Les semis sont réalisés autour du 1er mai avec 2 à 3 variétés confirmées et la récolte se fait sur une journée par ETA. La pluviométrie de 600 – 700 mm ne permet pas d'avoir des rendements très élevés (10 à 12 t, taux de MS 35%), mais la valeur alimentaire est intéressante avec un maïs souvent supérieur à la moyenne en amidon". L'analyse du maïs permet aux producteurs d'ajuster la complémentation et les céréales. Indispensable pour allier performances et maîtrise des coûts.

La performance du troupeau d'engraissement

Un bovin de poids lourd nourri d'un aliment de finition consomme généralement deux pour cent de son poids en matière sèche (tout dépendant du type de bovin, de l'environnement et de la ration). Une fois que l'animal a atteint le poids et le degré d'engraissement idéal, sa consommation de matière sèche (CMS) en proportion du poids corporel va diminuer. La conversion alimentaire sera également moins efficace, engendrant des gains journaliers moyens plus faibles. À mesure que les jours passent, la performance du troupeau diminue, entraînant une augmentation des dépenses journalières et des pénalités potentielles. Le tableau 1 présente l'effet sur la performance et les coûts engendrés par la garde et l'alimentation additionnelles d'un bouvillon de 1400 livres pendant 20, 40 et 60 jours au-delà du stade d'engraissement idéal.


Tableau 1. Effets sur la performance et ce qu'il en coûte de garder un bouvillon de
1400 livres au-delà de la date d'abattage idéale

  # de jours au-delà de la date d'abattage idéale
20
40
60
Poids vif (lb.)
1460
1510
1550
Poids mort (60% de rend.)
876
906
930
CMS en % du poids corporel
1,95
1,85
1,75 ou moins
Gain journalier moyen (lb.)
~ 3
~ 2,5 à 2,75
~ 2 à 2,5
Efficacité alimentaire (diminution)*
5-8%
12-18%
18-25%
Coûts d'alimentation additionnels **
$48,50
$95,50
$139,50
Superficie additionnelle + Coûts d'intérêt ($ 0,50/jour)
$10
$20
$30
Pénalité pour le poids
$35
$72
$74

Coût total pour garde additionnelle
(excluant les coûts pour pertes de rendement)
$93,50
$187,50
$243,50


* La conversion alimentaire devient moins efficace (c.-à-d. plus de livres d'aliments par livre de gain)
** Le coût des aliments est basé sur le prix du maïs @ $ 150/t + supplément @ $ 350/t.


À mesure que le nombre de jours d'alimentation augmente, la performance du troupeau diminue. L'efficacité alimentaire et le gain journalier moyen (GJM) diminuent à mesure qu'on dépasse la date du poids d'abattage idéal. La santé du rumen est un autre aspect à considérer lorsque le poids et l'engraissement des bovins dépassent le stade idéal. Si le rumen éprouve des difficultés, le GJM en sera diminué et l'animal risque d'avoir des problèmes de fourbure.

Les pénalités pour le poids et le classement sont déterminées et assignées par les exploitants d'abattoir et peuvent varier d'une place à l'autre. De plus, un surnombre de bétails lourds à l'abattage peut déclencher une plus forte baisse du prix pour cette catégorie. Le tableau 2 présente des exemples typiques de pénalités pouvant être appliquées.

Tableau 2. Pénalités selon le poids et le classement du bétail d'engraissement
Toutes les offres sur le classement de la carcasse sont basées sur des carcasses A1-A2.

Classement Pénalité
$/lb.
Rendement Classe 3
-$0,05
B 1 F (Marbrure)
-$0,20
B2
-$0,25
B3
-$0,25
B4 (Coupe noire)
-$0,25
Poids de la carcasse (lb.) Pénalité
$/lb.
751 à 800
-$0,02
801 à 900
-$0,04
901 à 1000
-$0,08
1001 à 1100
-$0,10
1100 & plus
-$0,15


Une journée type en hiver

Le matin lever

Donner à manger aux boeufs

Nettoyage du matériel agricole (charrue, pulvé)

Repas du midi

Nettoyage des tracteurs (peinture anti-rouille, passage de la balayette)  

Vidange et autres

Visite en plaine (traduction : promenade en regardant les céréales)

Donner à manger aux boeufs

Retour à la maison (manger et dormir)

 

 



29/11/2009
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